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Texte M2 (En-tete) Bruits et santé au travail

femme au travail se touchant les tempes

Bruits et santé au travail

Le bruit fait partie de la vie. Pourtant dans certaines circonstances, l’exposition au bruit dans la vie de tous les jours, au travail peut être néfaste pour la santé. Quelles sont les professions concernées ? À partir de quel niveau peut-on considérer le bruit comme une nuisance au travail ? Quelles sont les obligations de l’employeur ? Quelles mesures de prévention est-il possible de mettre en place ? Alors que la semaine de la Santé auditive au travail vient de s’achever, la CNM Santé fait le point.

Qu’est-ce que le bruit ?

Aujourd’hui, en France, on estime que plus de trois millions de salariés sont exposés sur leur lieu de travail, de façon prolongée, à des niveaux de bruit potentiellement nocifs. Mais qu’appelle-t-on le bruit ?

Qu’est-ce que le bruit ?

Le bruit est en fait un ensemble de sons perçu comme gênant par l’oreille humaine. Cependant, cette gêne est différente en fonction de la personne qui perçoit le bruit. Le niveau de bruit se mesure en décibels (dB). Cette mesure est ensuite pondérée par les lettres A, B, C qui permettent de prendre en compte le niveau de bruit réellement perçu par l’oreille humaine et ainsi de déterminer le seuil de nocivité.
Le code du travail établit des règles précises en matière d’exposition au bruit : à partir de 80 dB pendant 8 heures le niveau d’exposition est considéré comme préoccupant et doit donner lieu à des actions préventives.
Mais au-delà de ces limites imposées par la loi, le bruit au travail peut se définir comme toute manifestation sonore désagréable, dont le salarié est amené à se plaindre et qui peut avoir un impact négatif sur sa santé.
 

1 Quels impacts le bruit au travail a-t-il sur la santé ?

Quels sont les secteurs les plus touchés ?

Contrairement aux idées reçues, de nombreux secteurs d’activité réputés bruyants comme les garages automobiles, le BTP ou le secteur industriel ont accompli de gros progrès en matière protection de la santé auditive de leurs salariés. 

En revanche, dans le tertiaire, tout ou presque reste à faire ! 
Dans de nombreux commerces par exemple, les salariés travaillent en permanence avec de la musique à un niveau sonore élevé pour « mettre de l’ambiance ». On imagine aisément leurs maux de têtes et bourdonnements d’oreille de fin de journée !

Dans les bureaux, la mode des open space (bureaux sans cloison) dans lesquels cohabitent de nombreux salariés, les nuisances sonores proviennent des conversations téléphoniques ou entre collègues, des sonneries de téléphone…

Et il ne semble pas que les télétravailleurs soient mieux lotis puisque 59 % d’entre eux disent souffrir du bruit ! Cris des enfants, des voisins, des marteaux piqueurs… À chacun sa nuisance.

👉🏻 Chiffres :

  • 1 actif sur 2 déclare être concerné par la gêne du bruit au travail
  • 61 % des actifs dans le secteur du commerce sont gênés par le bruit
    (Source JNA Ifop « Bruit au travail » - 2022)

Quels impacts le bruit au travail a-t-il sur la santé ?

La première conséquence évidente est bien sûr l’apparition de troubles de l’audition. On considère que l’ouïe est en danger à partir d’une exposition à 80 dB durant une journée de travail de 8 heures mais aussi à un niveau élevé (135 dB) même de très courte durée. 
Cela peut mener à une fatigue auditive qui se caractérise par une baisse temporaire de l’acuité auditive ou par l’apparition d’acouphènes, à une surdité (irréversible) pour les cas les plus graves. Celle-ci peut d’ailleurs être reconnue comme maladie professionnelle.

Au-delà des atteintes auditives, le bruit peut aussi provoquer des troubles cardiovasculaires et de l’hyper tension notamment en raison du stress, de l’irritabilité et de la fatigue que génère un environnement bruyant.
Enfin, une exposition prolongée au bruit à un impact sur la qualité du sommeil et donc sur les capacités de récupération. Le silence de la nuit devient difficilement supportable surtout lorsqu’il s’accompagne de sifflements ou de bourdonnements dus aux acouphènes.

👉🏻 Chiffre : 60 % des salariés interrogés par l’Ifop citent la fatigue, la lassitude et l’irritabilité parmi les impacts du bruit sur leur lieu de travail.
(Source JNA Ifop « Bruit au travail » - 2022)

Toutes ces conséquences sur la santé ont un impact direct sur la productivité et sur l’éventuelle survenance d’accidents du travail. L’entreprise a donc non seulement des obligations légales mais aussi tout intérêt économiquement et socialement parlant à mener des actions concrètes pour lutter contre les nuisances dues au bruit.

👉🏻 Chiffre : 6 millions de Français en activité professionnelle perdent plus de 30 minutes de temps de travail par jour à cause du bruit et des nuisances sonores. Cela représente une perte de productivité d’environ 23 milliards d’euros par an.
(Source JNA Ifop « Bruit au travail » - 2022)

 

Quelles obligations pour l’employeur ?

Quelles obligations pour l’employeur ?

Les différentes obligations de l’employeur en matière de prévention des risques liés au bruit sont fixées par le code du travail. Elles s’articulent autour : 

  • De la mesure, de l’évaluation de l’exposition au bruit,
  • De la prévention,
  • Du suivi médical des salariés exposés.
     

1 – La mesure

Il est bien évident que des mesures peuvent être prises dès la conception des locaux ou les choix des équipements. Insonorisation des locaux contenant des machines bruyantes, préférence pour des équipements silencieux, cloisonnement, traitement acoustique des locaux…). Il convient quoi qu’il en soit aussi de mesurer, d’évaluer l’exposition au bruit et identifier les sources de celui-ci et ses modes de propagation. S’il s’agit d’open spaces, il est aussi important de prendre en compte le ressenti des salariés.
 

2 – La prévention

Des mesures de prévention sont nécessaires dès lors que sur le lieu de travail :
-  Il y a une ambiance sonore bruyante, comparable à celle d’une rue à fort trafic, au bruit d’un aspirateur et ce, pendant la plus grande partie de la journée,
-  Il faut lever la voix pour tenir une conversation à deux mètres de distance,
-  Des outils ou équipements motorisés bruyants sont utilisés pendant plus de la moitié de la journée,
-  Quand il s’agit d’activité industrielle bruyante comme le bâtiment, les travaux publics, les industries de métallurgie, automobiles, textile, bois…ou lorsqu’il y a des bruits d’impact (marteau, forage, détonateurs…).

L’employeur peut aussi effectuer des mesurages afin de vérifier que les valeurs limites réglementaires d’exposition au bruit ne sont pas dépassées. Il existe un tableau qui permet de mettre en face des niveaux d’exposition, les mesures de prévention adéquates.


Sans oublier le principal outil de prévention en matière de santé : l’information. En effet, bien souvent salariés et employeurs prennent le bruit comme une fatalité due à leur profession ou secteur d’activité sans en connaitre l’impact sur la santé et sur l’économie.
 

3 – Suivi médical des salariés exposés

Le bruit ne fait pas partie des risques professionnels rendant obligatoire un « suivi individuel renforcé ». Cependant l’employeur peut choisir de le mettre en place et de renforcer ainsi le suivi médical classique (visite d’information et de prévention) pour les salariés exposés. Le Code du travail précise que les salariés exposés à un niveau de bruit supérieur aux valeurs d’exposition inférieures doivent bénéficier d’un examen audiométrique afin de détecter au plus tôt des éventuelles atteintes à leur santé auditive.
Enfin l’employeur doit établir « une déclaration annuelle dématérialisée » pour tous les salariés exposés au bruit au-delà des seuils réglementaires :
- Exposition à un niveau d’au moins 81 dB pendant au moins 600h/an,
- Exposition à un niveau de crète au moins égal à 135 dB, 120 fois minimum par an.
Cette déclaration contribue à alimenter le compte pénibilité des salariés concernés et ainsi de pouvoir partir plus tôt à la retraite.

Si en tant que salarié ou employeur vous souhaitez en savoir plus sur les impacts du bruit au travail et les différentes opérations de prévention que vous pouvez mettre en place, l’association JNA organise des conférences, des webinaires afin de sensibiliser les différents publics aux impacts du bruit au travail.
 

Comment savoir si votre environnement de travail est trop bruyant ?

  👉🏻 Comment savoir si votre environnement de travail est trop bruyant ?

  • Vous devez élever la voix pour parler avec un collègue situé à 1m ;
  • Vos oreilles bourdonnent pendant ou après votre journée de travail ;
  • De retour chez vous, après une journée de travail, vous devez augmenter le volume de la radio ou de la télévision ;
  • Après plusieurs années de travail vous avez des difficultés à entendre les conversations dans des lieux bruyants (cantine, restaurant…).

     Si vous avez répondu oui à toutes ces propositions, alors le bruit sur votre lieu de travail représente peut-être un risque pour votre santé.
     (INRS – 2022)

 

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