Les enfants sont partis vivre leur vie, les petits enfants ne sont là qu’occasionnellement… On peut parfois se sentir seul dans sa maison ou son appartement sans pour autant se résigner à le quitter pour plus petit ou pour rejoindre une structure d’accueil pour seniors. La cohabitation intergénérationnelle peut être la solution.
 

Colocation et cohabitation intergénérationnelle ?

Souvent confondues, colocation et cohabitation intergénérationnelle désignent pourtant deux réalités distinctes et répondent à un cadre juridique différent.

La colocation intergénérationnelle est une forme de colocation classique. Elle désigne le partage d’un appartement, d’une maison vide ou meublée par plusieurs locataires (seniors et jeunes dans ce cas) qui en font leur résidence principale. Elle s’appuie sur un ou plusieurs contrats de location déterminant le montant du loyer, les charges locatives ainsi que la caution.

La cohabitation intergénérationnelle, qui nous intéresse ici, consiste à mettre une pièce meublée ou non à disposition d’un étudiant ou d’un salarié de moins de 30 ans au sein du logement d’un senior en échange de services et/ou d’un loyer modéré. Cette cohabitation est possible même si le senior n’est pas propriétaire de son logement.

Reposant sur le principe de partage, cette cohabitation solidaire présente de nombreux avantages mais aussi quelques inconvénients.

- En dehors de l’aspect financier, la cohabitation intergénérationnelle permet de rompre la solitude tant pour l’étudiant en rentrant des cours que pour la personne âgée qui se retrouve seule à la suite d’un éloignement familial, de la perte d’un proche ou de la réduction de son réseau social. Cela rassure aussi ses proches qui savent que cette dernière n’est pas seule au cas où il se passerait quelque chose, qu’ils peuvent joindre le colocataire en cas de problème. Quant aux parents de l’étudiant, ils savent que lui aussi ressentira moins l’éloignement familial et qu’il aura quelqu’un qui veillera sur lui. 

- Enfin, cela favorise le maintien à domicile. En effet, beaucoup de seniors ne veulent pas quitter leur maison alors qu’il est difficile de les laisser seuls sans une présence quotidienne qui peut les aider pour certaines tâches comme la préparation des repas, les courses, les prises de rendez-vous...

Les éventuels inconvénients

Qui dit cohabitation, dit partage. 
Partage des espaces communs mais aussi partage des rythmes et des modes de vie qui sont bien différents quand on a 20 ans ou 90 ! 
Il faut donc que l’étudiant et le senior y mettent du leur, qu’ils soient compréhensifs, fassent preuve d’ouverture d’esprit et de tolérance tout en préservant chacun l’intimité de l’autre.
Il est important de définir des règles claires dès le départ : interdiction d’organiser des fêtes par exemple, ou d’inviter X amis. 
A contrario le senior devra aussi apprendre à partager un espace qu’il était seul à occuper auparavant et surtout ne pas prendre l’étudiant qui le partage pour un auxiliaire de vie !

Pour que cette expérience de cohabitation générationnelle soit une réussite et que chacun y trouve son compte, il est primordial de respecter certaines règles tant dans les formes que dans le fond, notamment dans le choix de la personne qui partagera ou proposera le logement.