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Titre Nutrition & Santé

 

Nutrition & Santé

 

Texte M2 (En-tete) Manger français ? Pas si facile !

manger français

Manger français ? Pas si facile !

Les manifestations des agriculteurs, les nombreux coups de projecteurs sur leurs conditions de vie et de travail font rejaillir la question de ce que l’on appelle aujourd’hui la « souveraineté alimentaire » et donc de la nécessité de consommer des produits français. Ce qui n’est pas toujours aussi simple... 

Pourquoi est-ce important de manger français ?

Selon un sondage OpinionWay (Déc. 2020) 64 % des Français ont augmenté leur consommation de produits français par rapport à l’avant Covid. Une tendance qui semble se renforcer aujourd’hui malgré des difficultés concrètes.

Pourquoi est-ce important de manger français ?

Consommer français, c’est une évidence,  présente de nombreux avantages. Cela permet de :

  • Préserver le savoir-faire régional et national, et soutenir les entreprises françaises ;
  • Assurer la traçabilité ;
  • Réduire l’impact environnemental en allégeant notre empreinte carbone (optimisation des transports, des canaux de distribution, de la logistique). Pour rappel, l’empreinte carbone prend en compte toutes les émissions de gaz à effet de serre induites par nos activités. Sachez qu’un quart d’entre elles provient de nos assiettes !
  • Acheter des produits de qualité répondant à des normes strictes (NF, Afnor, Afaq...) ;
  • Et enfin, prendre soin de sa santé ! En effet, cela revient aussi à manger de saison et à maturité et donc à consommer des fruits et des légumes plus riches en nutriments, en minéraux et en antioxydants.

Comment repérer les produits français ? + chiffres

Comment repérer les produits français ?

Aujourd’hui identifier un produit « made in France », 100 % français reste un véritable casse-tête. Si la mention du pays d’origine est obligatoire pour les fruits et légumes, pour le reste, il n’est pas toujours facile de savoir d’où vient le produit consommé !

Tout d’abord, il y a souvent une confusion entre origine et provenance. La provenance correspond au dernier pays de transit d’où vient la marchandise et non pas forcément son origine. Cette dernière correspond au pays d’où le produit est originaire, c’est-à-dire le lieu où il a été fabriqué. 

Ajoutez à cette difficile différenciation ce qui se cache derrière le fameux « made in France » / « Fabriqué en France » et vous avez de quoi vous arracher les cheveux !

👉🏻 Quelques chiffres

• 85 % des français s'intéressent au « made in France »

• 75% des français estiment que le label « made in France »est un gage de qualité pour lequel ils sont prêts à payer plus cher

• 92 % des français estiment que consommer du « made in France » est un moyen de soutenir le savoir-faire de leur pays

 

Le fameux « Made in France ! »

Le fameux « Made in France ! »

Le label « Fabriqué en France » rassure car il est courant de penser qu’il s’agit d’une fabrication 100 % française. En réalité, le « Made in France » indique seulement que la dernière transformation significative a été réalisée en France et a généré au minimum 45 % de valeur ajoutée au produit. Il est alors très fréquent que certaines denrées alimentaires, comme par exemple la Moutarde de Dijon, n’aient de français que leur procédé de fabrication, tous les ingrédients de base étant importés depuis l’étranger ! Pour trouver un produit véritablement fabriqué en France, on peut se tourner vers le label « Origine France Garantie » attribué par un organisme indépendant : l’Association Pro France, suivant un cahier des charges strict et qui certifie qu’au moins 50 % du produit est français. Restent les AOP et les AOC, les IGP…

👉🏻 Une multiplication de labels AOP / AOC / IGP /  STG / Label Rouge…

 Des sigles toujours plus nombreux et à la signification parfois obscure… Il n’est pas simple de s’y retrouver !

  • AOP (Appellation d’Origine Protégée) : il désigne un produit dont toutes les étapes de production sont réalisées selon un savoir-faire reconnu dans une même aire géographique, qui donne ses caractéristiques au produit. En France, plus de 500 produits sont référencés comme AOP. C’est le cas du camembert de Normandie, le Roquefort, la châtaigne d’Ardèche, la noix de Grenoble, la lentille verte du Puy…
     
  • AOC (Appellation d’Origine Contrôlée) : il s’agit de produits qui répondent aux critères de l’AOP et qui sont protégés en termes de dénomination sur le territoire français. Ce label est une étape dans l’obtention du label AOP européen.
    AOP et AOC garantissent le lien entre le produit et son terroir.
     
  • IGP (Indication Géographique Protégée) : Elle identifie un produit agricole, brut ou transformé, dont la qualité, la réputation ou d’autres caractéristiques sont liées à son origine géographique. Exemple : jambon de Bayonne, canard à foie gras du Sud-Ouest.
    STG (Spécialité Traditionnelle Garantie) : correspond à un produit dont les qualités spécifiques sont liées à une composition, des méthodes de fabrication ou de transformation fondées sur une tradition. Exemple : les moules de Bouchot.
     
  • Label Rouge : label national,concernant l’ensemble des propriétés et des caractéristiques de produits alimentaires ou agricoles non alimentaires qui respectent un cahier des charges strict et homologué par un arrêté ministériel. Attention ! cela ne garantit en aucun cas une origine française aux produits labellisés.

 Devant la profusion (et confusion ?!) de labels, il est primordial de savoir lire aussi très attentivement les étiquettes.

 

Apprendre à déchiffrer les étiquettes

Apprendre à déchiffrer les étiquettes

En France, il n’y a aucune obligation légale d’indiquer avec précision l’origine du produit, sauf en ce qui concerne les fruits et les légumes ainsi que la viande et les produits laitiers, dans les préparations industrielles, c’est-à-dire les plats cuisinés.  Souvent trop salés, trop sucrés et composés d’ingrédients dont l’origine est  trop floue, ils sont évidemment à éviter, ce qui n’est pas toujours très simple. Attention également aux mentions du genre « cuisinés, conditionnés, pétris » en France qui ne garantissent pas, une fois encore, l’origine des produits !

Qu’en est-il des produits de la grande distribution qui se disent du terroir comme « Nos régions ont du talent », « Reflet de France » ou encore « Ça vient d’ici» ? Les denrées alimentaires concernées proviennent effectivement de régions françaises mais attention, cela ne signifie pas que les produits finis sont fabriqués de manière artisanale !

Une fois que l’on a réussi à s’y retrouver dans le dédale des labels, que l’on a déchiffré les étiquettes, reste un dernier obstacle pour consommer 100 % français, le prix !

A la recherche du juste prix

Même si des efforts ont été faits par la grande distribution afin de permettre aux consommateurs de consommer français, notamment par la création de labels (nos Régions ont du talent, Reflet de France…), un grand nombre de produits premier prix ne sont pas originaires de l’Hexagone mais de pays où la main-d’œuvre est moins chère (Espagne, Pologne, Allemagne), les normes moins contraignantes. Il est alors compliqué de connaitre leur provenance exacte et donc leur innocuité pour la santé. Aujourd’hui, on estime que 10 à 25 % des produits importés ne correspondent pas aux normes françaises, notamment quant à l’utilisation de produits phytosanitaires.

Une loi pour préserver consommateurs et producteurs

Si manger français est bon pour la santé, cela n’est pas forcément le cas pour le porte-monnaie. La loi Egalim, dont on a beaucoup entendu parler pendant les manifestations du monde agricole en février dernier, vise l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous. Préserver le consommateur et le producteur… Belle ambition !

Les objectifs affichés sont :

  • Rémunérer justement les producteurs pour leur permettre de vivre dignement de leur travail. Les agriculteurs proposent le contrat et le prix, en considérant les coûts de production. La loi autorise la renégociation des prix si le coût des matières premières et de l’énergie fluctuent fortement. Elle encadre aussi les promotions et le seuil de revente à perte à 10 % pour les produits alimentaires. Cette mesure a été étendue en 2023 aux produits de marque distributeurs ;
  • Renforcer la qualité sanitaire, environnementale et nutritionnelle des produits alimentaires en limitant, par exemple, l’exposition humaine, animale et environnementale aux produits phytopharmaceutiques ;
  • Favoriser une alimentation saine, sûre et durable pour tous ;
  • Renforcer les engagements sur le bien-être animal ;
  • Réduire l’utilisation du plastique dans le domaine alimentaire.

Certaines de ces mesures, notamment environnementales, entrainent des contraintes et des coûts supplémentaires qui peuvent venir majorer le prix des produits alimentaires français et les rendre moins abordables pour le consommateur qui va alors se tourner vers des produits étrangers non soumis aux mêmes obligations.

On estime qu’un caddie 100 % tricolore coûte 20 % plus cher qu’un caddie ordinaire. Difficile alors de continuer à se nourrir français sauf à privilégier d’autres circuits d’achat.

Acheter en circuit court + chiffres

Acheter en circuit court

Privilégier les commerces locaux, les marchés, acheter directement chez les producteurs ou dans des coopératives permet de soutenir l’activité locale tout en mettant plus de chances de notre côté de manger sainement et de qualité. Si malheureusement on est citadin, des sites comme www.bienmanger.com, www.placedesproducteurs.com ou www.keldelice.com rassemblent des centaines de producteurs français dont les produits font ressortir le savoir-faire hexagonal et permettent ainsi de soutenir les économies locales.

Alors pour une fois, soyons vraiment chauvin, mangeons français !

👉🏻 L'importation alimentaire en chiffres !

La France importe 20 % de son alimentation dont 50 % de fruits et légumes, 25 % de viande de porc, 34 % de la volaille et 50 % de protéines végétales (principalement du soja pour l’alimentation animale).

Mais, étonnamment, la France exporte 42 % de sa production laitière mais importe  29 % de produits laitiers ! La raison ? la disparition quasi-totale des activités de transformation françaises !

 

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