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Texte M2 (En-tete) Les dérives des centres dentaires « Low-cost »

femme dans un centre dentaire

Les dérives des centres dentaires « Low-cost »

Bénéficier de soins dentaires de qualité à coûts maîtrisés partout en France, tel est au départ le but louable des centres de santé dentaires.

Cependant, la réalité semble rattraper le cauchemar ! Patients mutilés, soins inutiles, surfacturation… Les centres dentaires « low-cost » (à bas coût) n’en finissent pas de faire parler d’eux depuis leur multiplication.

Alors, fausse bonne idée ? Comment expliquer la dérive de ces centres de soins et comment bénéficier aujourd’hui de soins dentaires de qualité sans se ruiner ?

1 150 centres dentaires « low-cost »

1 150 centres dentaires « low-cost », 5 000 chirurgiens salariés dans ces centres… et des scandales ! 
3 000 plaignants mal ou partiellement soignés pour Dentexia, des « actes de mutilation et de délabrement effectués sur des dents saines » reconnus par Proxidentaire ou encore des chirurgiens-dentistes mis en examen pour exercice illégal de la médecine et escroquerie en bande organisée pour Dentexelans… autant de faits qui ne prêchent pas pour la défense des centres dentaires low-cost !
Et pourtant l’idée de départ était bonne.

Centre dentaire, au départ, une vraie bonne idée

Centre dentaire, au départ, une vraie bonne idée

Au départ de la multiplication des centres dentaires est la loi Bachelot de 2009. Ce texte avait de belles intentions : favoriser l’installation de centres de soins dentaires dans des déserts médicaux et améliorer l’accès à des soins de qualité à des prix abordables. La loi levait ainsi certaines restrictions pour faciliter l’ouverture de ces centres. Il était alors possible d’ouvrir un « centre associatif », donc sans but lucratif, sans avoir besoin d’un agrément de la part de l’Agence Régionale de Santé (ARS). Le résultat n’a pas tardé à se faire sentir avec une explosion du nombre d’ouvertures ! Et avec elle un détournement du principe d’origine.

La majorité de ces centres n’est pas située dans des zones sous-équipées en termes de dentistes mais dans les grandes agglomérations ou leur périphérie. Quant au statut associatif de la loi de 1901, il semble bien loin !!!

Des dérives qui se multiplient

La dérive principale vient sans aucun doute du contournement du statut associatif que doivent normalement avoir et respecter les centres dentaires.

En effet, la moitié sont gérés par des acteurs du secteur privé et même de la grande distribution ! Carrefour par exemple a ouvert dans ses centres commerciaux des cabinets dentaires Vertuo Santé. "Avant de remplir votre caddie, n’hésitez pas à vous faire soigner vos caries !!!" On est très loin de la forme associative.

Beaucoup de centres sont aussi, en façade, des associations gérées par un Président, un trésorier et un secrétaire mais ceux-ci sont soit des prête-noms, soit des dirigeants, à forte rémunération de sociétés qui fournissent une multitude de services payants aux centres de santé : fournitures, location de matériel, location du local… L’objectif est clairement de réaliser un maximum de profits afin de dégager une forte rentabilité.

Alors ces centres ont bien souvent recours à des praticiens avec un profil particulier.

Certes diplômés, parfois de l’étranger, ils sont jeunes, peu expérimentés et surtout salariés avec des salaires de l’ordre de 20 à 30 % de ce qu’ils facturent à leurs patients. Belle motivation à multiplier les actes, même inutiles ! Incentive avec des messages d’encouragement et des récompenses pour ceux qui réalisent le plus d’actes viennent parachever cette course au profit !

L’association de 1901 à but non lucratif semble aux antipodes et la principale victime de ce système n’est autre que le patient !

Absence de soins conservateurs, actes inutiles, soins onéreux obligeant parfois le patient à prendre un crédit, ou encore mutilation des patients par des praticiens peu scrupuleux… les scandales s’enchainent et les professionnels (honnêtes) du secteur demandent un meilleur encadrement de ces structures pour qu’elles puissent vraiment jouer leur rôle et permettre de faire disparaitre le renoncement aux soins pour cause financière.

Une volonté accrue d’encadrement

Devant le développement anarchique des centres de santé dentaires, une ordonnance de janvier 2018 est venue tenter mettre un peu d’ordre :

  • Interdiction de toute forme de publicité. Cette mesure bien que louable est difficile à faire appliquer car les techniques de contournement sont nombreuses : enseignes lumineuses, écrans visibles derrière les vitrines diffusant des clips à la gloire des centres low-cost !
  • Interdiction de distribuer les éventuels bénéfices des centres. Les nombreuses techniques de contournement vues plus haut ne sont pour le moment pas interdites.
  • Obligation de réaliser à titre principal des prestations remboursables par l’Assurance maladie. Cette mesure vise à réduire le développement d’actes non remboursables mais plus rémunérateurs (médecine esthétique, chirurgie réfractive, implantologie) pour le centre au détriment du patient qui doit parfois s’endetter pour payer ses soins !
  • Possibilité pour les Agences Régionales de Santé de faire fermer tout centre de santé si elles constatent des manquements à la qualité et à la sécurité des soins ou le non-respect de la réglementation en vigueur.
    Aujourd’hui 80 établissements sont dans le collimateur de l’Assurance maladie.

Une proposition de loi a été déposée en janvier 2022 pour lutter contre l’uberisation de notre système de soins avec comme mesures proposées la nomination d’un chirurgien-dentiste référent au sein de chaque centre, l’obligation de transmettre à l’ARS une copie des contrats de travail et des diplômes des praticiens et le rétablissement de l’agrément avant ouverture. 
Gageons qu’une nécessaire concertation entre les pouvoirs publics les différents acteurs du secteur ne manquera pas d’avoir lieu afin de permettre un fonctionnement respectueux de ces centres dentaires.

Alors comment bénéficier de soins dentaires de qualité sans hypothéquer sa maison ?
 

Soigner ses dents sans risques et sans se ruiner

👉🏻 Soigner ses dents sans risques et sans se ruiner

Se faire soigner les dents ça coûte cher ! Si cette affirmation est très répandue, il existe malgré tout des moyens simples de réduire la facture :

- La prévention :
o Le brossage : on n’y pense pas assez mais c’est le premier et plus simple soin que l’on puisse apporter à ses dents ! Un brossage deux fois par jour pendant au moins deux minutes est idéal.
o La visite de contrôle chez le dentiste au moins une fois par an. Même si ce n’est jamais une partie de plaisir, il vaut mieux payer une simple consultation avec un détartrage et éventuellement une carie que des implants pour des dents déchaussées ou en mauvaise santé parce que l’on a négligé la visite de contrôle. Les 3/24 ans bénéficient du programme M’T dents de l’Assurance maladie qui permet une visite chez le dentiste pour contrôle tous les trois ans.

- Le 100 % santé et ses différents paniers de soins (retrouvez tous les détails du 100 % santé dentaire).

- L’information et la comparaison. N’hésitez pas à comparer les devis des différents praticiens avant d’engager les soins. Les tarifs en fonction de leur secteur, de leur réputation et de leur localisation peuvent être très différents. Ces devis vous permettront d’obtenir de votre mutuelle une estimation de vos remboursements.

Par ailleurs, n’oubliez pas que certains soins font l’objet de formalités particulières pour être remboursés : déclaration de conformité pour les travaux prothétiques, un passeport implantaire (visualisation des travaux d’implants effectués) et un bilan parodontal. Ces demandes permettent à la CNM de vous rembourser les soins réellement engagés, selon vos garanties, et de préserver ainsi le modèle économique mutualiste qui dépend d’une gestion responsable des prestations et donc des cotisations.

 

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